Quelle essence utiliser pour sa moto en fonction de son année de fabrication SP95, SP95E10, SP98

Le sujet entraînait une véritable polémique il y a quelques années dès qu'on en parlait. Il y avait les pro-"Plombés" et les pro-"Sans Plomb" et ceux qui alternaient. Depuis janvier 2000, il n'y a plus de questions à se poser puisqu'il n'y a plus que du super sans plomb. L'ancien Super Plombé a été remplacé par un super avec du potassium en additif. Depuis 2011, le E10 a envahi les stations services et pour les anciennes, il est désormais obligatoire de passer au SP98... alors que les plus récentes acceptent officiellement le SP 95 - E10. Il reste le cas du bioéthanol, non encore accepté.

Depuis 1992, toutes les motos ont été conçues pour fonctionner au sans-plomb, et le manuel du propriétaire le confirme. Les marques japonaises (Honda, Kawasaki, Suzuki, Yamaha) étaient même parmi les premières à permettre l'utilisation du sans-plomb... depuis 1976 !

Le plomb a été ajouté à l'essence afin d'obtenir facilement des indices d'octanes élevés, grâce à son rôle antidétonant. Sa disparition a entraîné le rajout d'additifs spécifiques afin d'arriver aux mêmes indices d'octanes. Il y a donc davantage de ces additifs dans le SP98. Or, ces additifs, de plus ou moins bonne qualité en fonction des raffineries, ont tendance à attaquer les caoutchoucs, matériaux plastiques et élastomères de la rampe de carburateurs ou encore les joints des injecteurs. Ceci est encore plus le cas du "SUPER" actuel, dit "au potassium", qui est en fait du SP 98 additionné de potassium (destiné à protéger les sièges de soupapes) : il présente donc les mêmes dangers que le SP 98.

Modèles ne supportant pas le sans -plomb

BMW

modèles d'avant 85

Ducati

modèles d'avant 92

Harley

modèles d'avant 82

Honda

modèles d'avant 74

Laverda

modèles d'avant 97

Kawa

modèles d'avant 74

Suzuki

modèles d'avant 76

Yamaha

modèles d'avant 74

se référer au manuel du propriétaire pour confirmation

Il ne faut pas croire que mettre du SP 98 augmente la puissance du moteur parce que l'indice d'octane est plus fort, ce n'est pas aussi simple ! 
Tout dépend du taux de compression du moteur, lui-même dépendant du rapport volumétrique. Plus ce taux de compression est important, plus il y a surpression, plus il y a risque explosion du mélange air-essence, sans besoin d'étincelle... et donc au mauvais moment, d'où un risque de détérioration du moteur. L'ajout d'additifs permet d'éviter l'auto-inflammation des mélanges en attendant l'étincelle produite par la bougie pour enflammer le mélange au bon moment.

Maintenant, il existe le cas des motos antérieures à 1992, et surtout d'avant 1974, qui ne supportent pas le sans-plomb et qui doivent donc utiliser le Super... pendant encore deux ans. Après, il sera nécessaire de faire son mélange en ajoutant des additifs soi-même, comme au bon vieux temps de la mob. !

Consommation

La consommation d'une moto varie entre 3 litres/cent (pour une 125) et plus de douze litres, pour une plus grosse cylindrée avec un conduite plus sportive. La majorité des roadsters 600 sont plutôt sobre avec une consommation minimale de 5 litres/cent, aidé depuis l'arrivée de l'injection qui a permis de réduire la consommation. Il faut savoir que même un petit carénage voire un saute-vent permet de réduire sensiblement la consommation, notamment sur autoroute (jusqu'à 2 litres aux cent, en fonction de la conduite). Après tout dépend après du type de conduite (et de votre position type limande): lorsque la poignée tourne pour jouer dans les tours, la consommation peut s'emballer et allègrement doubler par rapport à la consommation minimale, surtout en duo.

Si on prend la Bandit 600 en exemple, la consommation en ville tourne autour de 6-7 litres/cent, soit 200 kilomètres d'autonomie avant réserve. Personnellement, je tombe sur la réserve vers 240 km, ce qui me fait une consommation de 5,8 litres/cent. Et dès que l'on est sur la réserve, il reste donc une espérance de 50 kilomètres; il faut donc réduire la vitesse et surveiller le compteur en attendant de trouver la première pompe disponible. Ceci dit, certains propriétaires de 600 Bandit N arrivent en réserve au bout de seulement 150 km ! A contrario, mieux réglée après un peu de temps passé par un bon mécano, la même moto avec la même conduite peut économiser jusqu'à 20% d'essence. Le même Bandit 600 peut depuis une bonne révision passer en réserve à 240 km et avoir une autonomie de 310 km.

Une plus grosse cylindrée de type Bandit 1200 est nettement plus gourmande avec une consommation moyenne tournant plus aux alentours des 7-8 litres; ceci dit, de nombreux propriétaires de Bandit 1200 ancien modèle font aussi part d'une consommation inférieure aux 6 litres au cent, avec effectivement un rythme tournant entre 5 et 6.000 tr/mn. On est loin des 9-10 litres affirmés par certains. Tout est simplement une question de conduite !

Une consommation somme toute réduite, un réservoir spacieux permettent de partir tranquille sur les routes avec une autonomie moyenne de 250 kilomètres (avec un record à battre de 381 km ! - il parait qu'il est possible de mettre 20 litres dans le réservoir malgré les 19 litres officiels de l'ancien modèle).

Quant aux nouveaux modèles de Bandit 600 et 1200, avec un litre de plus de contenance du réservoir associé à la nouvelle carburation, ils autorisent une autonomie moyenne accrue pouvant aller jusqu'à 300 km avant réserve pour la 650 !